Chevrette pointé du doigt

PAR MICHEL HEBERT

QUÉBEC (PC) - S'il y a un problème au ministère des Transports, c'est du côté du ministre Guy Chevrette qu'il faut regarder, estime le critique libéral Yvan Bordeleau. 

A son avis, ce ministère se retrouve à nouveau sur la sellette parce que M. Chevrette "réagit, mais n'agit pas", dit-il. M. Bordeleau rappelle qu'au printemps dernier, le ministre Chevrette avait promis le dépôt d'un Livre vert sur la sécurité routière. Ce document devait être déposé en juin et donner suite à des consultations à l'automne.

Mais personne n'a vu ce Livre vert et le débat public sur la sécurité routière n'a pas encore commencé. Les événements des dernières semaines, les accidents et les embouteillages monstres, démontrent pourtant qu'un tel exercice est nécessaire, note le porte-parole libéral en matière de transport.

"Un bon débat sur la sécurité routière, il le promet mais il ne le fait pas". M. Chevrette fait tout le temps des déclarations flamboyantes, ça parait bien, mais ça ne bouge pas", insiste M. Bordeleau.

Au bureau du ministre mardi, on disait que le Livre vert est prêt mais qu'il avait pas été déposé en juin à cause de l'encombrement législatif de la fin de la session parlementaire. Ce sera fait prochainement, dit-on.

D'autre part, au lendemain de la tragédie routière qui a fait quatre morts sur la 20 en juillet, le ministre Chevrette estimait nécessaire de faire front commun avec Ottawa et les provinces pour forcer les fabricants de véhicules lourds à sécuriser leurs produits.

Or, déplore le député Bordeleau, le ministre Chevrette n'a pas participé à la réunion fédérale provinciale des ministres des Transports tenue à Ottawa en mai dernier. En vérité, M. Chevrette a préféré y déléguer des observateurs parce que ses vis-à-vis des provinces voisines de l'Ontario et du Nouveau-Brunswick ne participaient pas à cette rencontre.

M. Bordeleau reproche aussi au ministre Chevrette de chercher des solutions faciles aux problèmes de sécurité routière comme celle de limiter la vitesse des camions lourds à 90 km/h.

"Si on ne fait pas respecter la loi actuelle, on ne fera pas plus respecter la limite de 90 kms/h", a signalé le député de l'Acadie.

Selon le député Bordeleau, pour sécuriser nos routes, il faut augmenter les effectifs du contrôle routier comme le proposait le coroner Luc Malouin en février 1999.

Ce dernier avait été mandaté par le gouvernement Bouchard pour faire la lumière sur l'accident d'autobus qui a fait 44 morts dans le Charlevoix en octobre 1997.

Le ministre Chevrette avait convenu de la nécessité d'augmenter les effectifs du contrôle routier.

"Mais personne n'a encore été embauché. Il promet des choses, il semble être conscient qu'il y a des problèmes mais ça ne débouche pas", a déploré le député Bordeleau, mardi.

© La Presse Canadienne, 1999