La géographie au Sommet de Johannesburg

Le Ministre de l’Environnement d’Afrique du sud annonçant le sommet de Johannesburg, saluait l’occasion ainsi donnée à l’humanité de revenir au continent de ses origines pour ouvrir une ère nouvelle de solidarité (CityPress du 11 aôut). Quelques jours avant, les géographes de l’Union Géographique Internationale réunis pour leur " conférence régionale " à Durban sur le thème de " la renaissance de la géographie à l’aube du troisième millénaire " avaient invité Nelson Mandela. A cette occasion, la Présidente Anne Buttimer lui remettait le prix de la Planète et de l’Humanité.

C’est peu de dire qu’il est question de géographie à Johannesburg : tous les pays du monde s’y retrouvent autour d’un inventaire à la Prévert de problèmes qui touchent aux inégalités de mise en valeur et des conditions de vie tout autour du globe, de la démocratie participative à l’assainissement, de la pauvreté rurale aux transferts de technologies, des montagnes et de l’Amazonie, des finances et du commerce, de l’agriculture, du tourisme, de la santé, sans oublier la bonne gouvernance…

Le développement durable est fait d’un peu de tout cela, avec cette difficile question des priorités à établir pour permettre d’améliorer la vie des populations tout en ménageant les ressources de leur environnement, condition de la survie de demain. Sur la délicate composition des temporalités et des hiérarchies de détermination entre les relations de ces systèmes, la géographie s’est déchirée, physique d’un côté, humaine de l’autre, mais les spécialistes d’un " terrain " donné savent, parfois, s’y retrouver. Même s’il ne devait résulter de Johannesburg qu’une négociation autour des entreprises de l’eau et de l’énergie, quelque chose de cette géographie-là sera, pour un temps, passé sous l’éclat des projecteurs.

            Denise Pumain,, CNRS, Paris, 30 août 2002